Un temple des environs de Tokyo perpétue depuis 300 ans le culte bien plus ancien de la fertilité. Chaque année, début avril se déroule le festival du temple. Et comme dans tout bon matsuri, le festival se termine par un défilé, ici, bien évidemment, le phallus est à l'honneur.
Chaque premier dimanche d’avril, la ville de Kawasaki organise un grand festival, le Kanamara Matsuri , mettant à l’honneur le phallus symbolisant la fertilité. A cette occasion, des milliers de verges de toutes tailles et de toute nature sont exhibées. Telle une divinité, il fait ouvertement l’objet de tous les désirs et de toutes les dévotions dans la plus grande désinvolture.
Autrement dit, tout y passe: bonbons, sucettes, objets de décoration, plaquettes de prière et même de grands radis blancs sculptés. Vous l’aurez compris, le Festival du phallus d’acier est une occasion unique sur l’année de ”consommer du sexe” sans tabou, ni complexe.
Une tradition évidemment pour le moins singulière et qui pourtant puise ses racines dans l’histoire de la ville, et plus précisément au 17ème siècle durant la période Edo (1603-1867). Dès que le printemps arrivait, les prostituées de Kawasaki, dotées de paniers en bambous contenant des représentations de phallus, se rendaient au temple Kanamara afin de prier les dieux shintô de leur apporter prospérité et santé (surtout contre la syphillis).
C’est pourquoi, ce festival de la fertilité, comme bien d’autres à travers le pays, n’a rien d’honteux pour les Japonais puisqu’il s’inscrit dans la tradition religieuse.
Aujourd’hui, ce sont à la fois de jeunes couples, des personnes plus âgées, de nombreux gays et lesbians, des travestis ainsi qu’une foule de touristes qui participent au cortège et accompagnent, au rythme d’une fanfare bruyante, l’autel portatif où repose l’immense phallus en plâtre rose, la mascotte annuelle du festival.
Ce festival a aussi pour but de sensibiliser les gens sur les risques liés au Sida et de collecter des fonds pour la recherche.